Le samedi 22 janvier 2022 est décédé à l’aube de ses 94 ans à sa résidence de l’Anse de Roche de Sacré-Cœur, le peintre René Gagnon, époux de Mme Claire-Hélène Hovington. Il était le fils de feu M. Henri Gagnon et de feu Mme Maria Bergeron.
Une cérémonie intime en hommage à ce grand homme aura lieu ultérieurement.
Outre son épouse Claire Hélène Hovington, il laisse dans le deuil ses enfants : Alain Gagnon, Martine (Serge Tremblay), Linda (Louis Audet), Jean (Sylvie Bouchard), Manon (Johnny Simard) et son beau-fils : Grégoire Hovington (Éric Faille).
Ses frères et sœurs : Jean-Louis Gagnon (Jeannine Marquis), Philippe (Solange Côté), Stella, feu Roger, Yvon (Jeannine Blackburn), Émilia (Paul-André Simard), feue Pauline, Jeannine.
Ses beaux-frères et belles-sœurs : Charlotte Hovington, Olivette (Kirk Graham), Andrée, Laurier (Édith Tremblay), Lison, Dominique, Geneviève.
Il laisse également dans la peine ses 18 petits-enfants et 13 arrière-petits-enfants.
René Gagnon était un fier ambassadeur de son pays. Ses tableaux se retrouvent dans les principaux musées nationaux et collections privées, autant en Europe qu’en Asie et aux États-Unis. Il est un chasseur d’images, un artiste de l’apaisement avec des œuvres reposantes. Elles dévoilent un artiste dévoué à son pays de couleurs, d’odeurs, de vigueurs et d’harmonies.
« Je peins le Saguenay et la Côte-Nord parce que c’est mon pays…j’aime ce pays, j’en suis plein. Ce trop-plein qui déborde, c’est ma peinture. »
À sa mémoire et pour son implication dans la Fondation de ma vie, vous pouvez faire un don à fondationdemavie.qc.ca.
Pour démontrer votre soutien à la famille de Monsieur René Gagnon, partager un souvenir, veuillez-vous rendre sur le site www.graveletfils.com. Pour informations : (800) 260-1162, télécopieur : (418) 543-7241, courriel : [email protected].
Crédit photo Laszlo.
Direction funéraire : Résidences funéraires Gravel & Fils.
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Extrait d’un texte de Eric Clément, La Presse, 22 janvier 2022
Le peintre saguenéen René Gagnon est décédé, ce samedi, dans sa maison de L’Anse-de-Roche, au bord de son fjord tant chéri, des suites d’un cancer. Âgé de 93 ans, l’artiste était renommé pour ses toiles lumineuses, énergiques et apaisantes décrivant la beauté laurentienne.
Passionné par le paysage laurentien, René Gagnon adorait peindre au couteau, dans le silence de la nature. Le couteau lui rappelait la main et lui permettait de jouer presque charnellement avec la matière, une jouissance pour lui. Tout en trouvant les couleurs qui convenaient à son humeur et bien sûr, au paysage. Avec des rendus bucoliques, des scènes à l’aspect imperturbable, inoffensif et tranquille.
« C’est la magie qui opère, disait-il à La Presse, en 2015. Je tourne autour de mon tableau et je peins parfois à l’envers, ce qui donne des dessins parfois plus intéressants au niveau des structures. »
Il peignait des épinettes solitaires, des ciels déchirés, irradiés, des vues côtières, des lacs semblant inanimés, des aurores boréales et bien sûr nos hivers. Avec des toiles où la neige est partout, des blancs « vrais », des impressions de froid intense ou humide.
Avec ses cheveux et ses sourcils en broussaille, ses mains de trappeur et son visage buriné de gars qui avait vu neiger, René Gagnon était fort en amitié, talentueux et travailleur. Dans sa jeunesse, il avait fréquenté les plus grands de l’époque. Ozias Leduc, Riopelle, Cosgrove, Pellan et Marc-Aurèle Fortin, qui a changé le cours de sa vie.
« C’est Marc-Aurèle, quand il venait peindre près de notre ferme, l’été, qui m’a le plus influencé, nous avait-il raconté. Par son intelligence, sa façon de voir l’espace et les harmonies, par sa lumière. C’était un peintre de génie. Pour moi, c’est le plus grand. Pour une immense aquarelle, il demandait 2,50 $ à l’époque ! Mon père n’avait pas d’argent pour l’acheter. C’est ce qui m’a donné le goût de peindre et de devenir artiste. »
Les obligations familiales ont amené le jeune René Gagnon à travailler en usine, notamment chez Alcan, tout en poursuivant son apprentissage de la peinture. Son oncle René Bergeron était marchand d’art, mais cela ne lui a pas facilité les choses. Au contraire. Avec sa démarche non conformiste et un ego « supérieur à la moyenne », il n’a pas obtenu, en début de carrière, la considération du milieu de l’art qu’il espérait.
Il est tout de même parvenu à exposer à New York dans les années 60 puis à Paris dans les années 70. Mais, chaque fois, il est revenu auprès de ses cinq enfants et de sa forêt boréale. « Pour retrouver les excursions à pied ou à motoneige afin d’aller peindre en solitaire en pleine nature, disait-il. J’ai commencé à parcourir le Nord à pied et en canot et je me suis installé à L’Anse-de-Roche, que René Richard avait découvert et où Marc-Aurèle a peint. C’est quand même un des plus beaux espaces au monde, reconnu par l’UNESCO ! »
Le fait de n’avoir appartenu à aucune école ne l’a pas empêché de se tailler une place honorable. Dans les années 90, il a fait une tournée asiatique, exposant à Manille, Hong Kong, Taïwan et Kuala Lumpur. Il a séjourné plusieurs mois en Malaisie à l’invitation officielle du pays.
Sa galerie montréalaise a présenté quelques-unes des toiles réalisées lors d’un séjour dans le sud du Maroc, en 2004. Son style et son intériorité se prêtaient bien au désert. René Gagnon était un artiste de l’apaisement avec des œuvres reposantes. « Elles dégagent cet instant de réflexion, de concentration, cette quête de composition qui se manifestent dans le silence de la nature ou de l’atelier, écrivions-nous en 2015. Elles dévoilent, en tout cas, un artiste dévoué à son pays de couleurs, d’odeurs, de vigueurs et d’harmonies. »
« René, c’était aussi une force de la nature, ajoute Marc Durand. Il n’arrêtait jamais. L’été dernier, à 93 ans, il a créé un petit lac sur son domaine pour que les gens en chaise roulante puissent venir y pêcher la truite. Il avait toujours des projets. Il a peint jusqu’à la fin. Fin novembre, on avait présenté Peintures de pandémie à la galerie. Quinze nouveaux tableaux peints depuis début 2020. Paul Desmarais, le père, aimait beaucoup les œuvres de René Gagnon. Il y en avait dans la maison de la famille Desmarais. »
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