Jean-Guy Pilon, né à St-Polycarpe le 12 novembre 1930, est décédé le 28 avril 2021 à Montréal. Il était l'époux de feu Denise Viens et père de feu François et de Daniel, nés d'un précédent mariage avec feu Céline Chartier. Il laisse aussi dans le deuil sa belle-famille Viens, ses neveux et nièces Pilon ainsi que de nombreux amis(es) et collègues.
Jean-Guy Pilon a joué un rôle majeur dans la vie culturelle québécoise, notamment au sein de l’institution littéraire. En plus de poursuivre une carrière de 34 ans à Radio-Canada, dont 15 comme chef du Service des émissions culturelles, il a participé à la fondation de la revue Liberté qu’il a dirigée durant près de 20 ans, et s’est en outre grandement investi aux Éditions de l’Hexagone. Président de l’Académie des lettres du Québec de 1982 à 1996, il a aussi présidé la Rencontre québécoise internationale des écrivains de 1972 à 1997 et dirigé la revue Les Écrits de 1994 à 2000.
Avec ferveur et générosité, Jean-Guy Pilon a contribué au développement et à la diffusion de la littérature québécoise, en plus d’être l’auteur d’une œuvre poétique qui compte parmi les plus importantes de la génération de l’Hexagone. L’ensemble de ses poèmes a paru aux Éditions Typo, sous le titre Comme eau retenue.
Récipiendaire de nombreux prix littéraires au Québec et en France, dont le prix Louise-Labé (Paris, 1969), le prix France-Canada (1969), le prix van Lerberghe (Paris, 1969), le prix du Gouverneur général du Canada (1970), le prix Athanase-David (1984) et le prix littéraire international de la Paix – Pen Club Québec (1991), Jean-Guy Pilon a en outre été nommé Membre de la Société royale du Canada, Officier de l’Ordre du Canada, Chevalier de l’Ordre national du Québec et Officier de l’Ordre des Arts et des Lettres en France.
Jean-Guy Pilon a œuvré au sein de la vie culturelle québécoise avec dynamisme et humilité, faisant de cette aventure une célébration de l’amitié et de la solidarité. Celles et ceux qui ont eu le privilège de le côtoyer connaissent les qualités de passeur et de rassembleur de cet homme dont la bienveillance, la bonté, la gentillesse et l’empathie continueront de nous inspirer.
Le dernier texte poétique qu’il a publié, en 2012, témoigne de la beauté lumineuse de l’œuvre de Jean-Guy Pilon. Ses poèmes, comme le souvenir de l’être exceptionnel qu’il était, demeurent vivants.
Le dernier regard
« Au bout du sentier il n’y aura plus d’arbres ni de maison.
Je fermerai les yeux sur les années, les villes et les jours, sur les amours.
Ce sera une fin de nuit qui n’aura pas de fin, ou peut-être un matin de pluie.
Ce sera après l’été, quelque part en automne quand la lumière devient blanche.
Les visages ne seront plus qu’ombres ou pâle fumée entre révolte et néant.
Je regarderai loin, très loin, vers la nuit sans espoir, ou peut-être ailleurs,
encore plus loin, dans les mirages confus de la baie de San Francisco.
Je n’aurai été qu’un signe à peine esquissé à la fragile surface de l’eau sans mémoire. »
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v.1.8.18